On m'a raconté il y a peu le conte amérindien du Loup Noir et du Loup Blanc.
Le connaissez-vous ?
C’est l’histoire d’un enfant qui - comme tous les enfants - joue, rêve et se pose beaucoup de questions.
Un jour, après une dispute avec son meilleur ami, il va voir son grand-père, le chef du village.
Il lui demande “Dis-moi, Grand Père, qu’est-ce qu’un Homme ?”
Alors son grand-père, avec ses mots, l’emmène en voyage.
Il lui parle de territoires immenses, connus et inconnus, des loups qu’on y trouve.
Il lui explique qu’il y a d’une part le loup noir, sombre, manipulateur, envieux, colérique, hargneux et menaçant, qui hurle la nuit, se cache, se bat avec les uns et dévore les autres, terrifie, domine par la peur et tue.
Et d’autre part, il lui dit qu’il y a aussi le loup blanc, accueillant, équitable, joyeux, solidaire et fraternel. Pacifique, lucide, il protège les siens et soutient les autres, attentif, généreux et confiant.
Puis il lui dit : “Tu vois, l’Homme a ces deux loups en lui. Chacun de nous abrite en lui un loup noir et un loup blanc qui ne cessent de s’affronter.”
L’enfant réfléchit et lui demande : ” … et c’est lequel qui gagne ?”
Alors, le vieux lui répond doucement : “Celui qui gagne... c’est celui que tu nourris.”
Celui que je nourris...
Vous l'avez compris, le loup noir symbolise la peur et la colère.
Le loup blanc symbolise l'amour et la sagesse.
Chaque jour, à chaque réaction, à chaque pensée, j'ai le choix de nourrir l'un ou l'autre.
Nous sommes tous à la merci des flots de la vie.
Nous sommes tous confrontés à des épreuves, des périodes plus sombres, plus difficiles.
Mais nous pouvons toujours choisir notre manière de les appréhender.
Est-ce que je choisis de subir, de me morfondre, de ruminer dans mon coin - ou pire, de faire payer injustement mon entourage ?
Ou est-ce que je choisis de les considérer comme une opportunité d'apprendre et d'évoluer ?
Ce conte m'accompagne en ce moment, moi qui avait le sentiment de trainer une certaine lourdeur depuis quelques semaines/mois...
Un thérapeute a lu cette tristesse dans mes yeux le mois dernier. Sans prendre de pincette, il m'a parlé de "burn-out", de "dépression maternelle", de "refus d'accepter" l'arrivée (très soudaine!!) de mon fils dans ma vie...
Certes, peut être que j'ai porté tout ça en moi. Cet Homme a la clairvoyance et ce qu'il dit vient probablement d'une vérité.
Certes, ça a été dur, et je suis encore un peu choquée de la brutalité que peut parfois être la maternité. Cumulée au lancement d'un centre de Yoga. Cumulés à la recherche et au déménagement dans un nouveau lieu de vie. Cumulés au COVID, aux restrictions, aux pertes de liberté et de distractions, à trois confinement...
Mais en sortant de cette séance - en pleure et complétement sonnée - j'ai bien réalisé que j'avais le choix.
Est-ce que je veux me considérer comme étant cette personne-là, cette maman-là ? Est-ce que je veux incarner ces mots et les laisser définir mon identité ?
Mon humble chemin vers la Sagesse m'a empêchée d'aller dans cette direction.
J'ai bien vu que cette pente était très dangereuse, même effrayante !
Ca ne veut pas dire que j'ai nié, non ! J'ai entendu ces mots, et je suis allée les trainer chez ma psychothérapeute pour un travail de fond.
Mais en attendant, j'ai décidé de rester dans la CONFIANCE.
Je continue plus que jamais ma médecine des plantes (guidée en ce moment pour la force et la grâce de la ROSE notamment), des pierres, des rituels, de l'écriture... Je me sers plus que jamais de tout ce que je connais et ce que j'enseigne. Cultiver la gratitude, dérouler mon tapis, respirer, respirer, respirer. Prendre soin de moi, prendre soin des autres. Célébrer. Dénicher le sacré dans chaque petit détail de la vie. Remercier pour tout ce que j'ai. Remercier pour chaque journée et en profiter comme si c'était la dernière qui m'était donnée à vivre.
Je ne serai pas celle qui s'effondrera.
J'ai trop d'outils, trop de force au fond de moi, trop d'aide de la Vie pour plonger de ce côté.
Si j'ai failli tomber, c'est pour mieux me relever ; voilà comment je veux voir les choses.
Je sais quel loup je choisis de nourrir.
(pour une fois je ne parle pas du mien ;))
Et depuis ce choix intérieur, cette lourdeur s'est envolée.
Depuis, mon cœur chante et je me surprend même littéralement entrain de fredonner.
Je me sens légère, tout simplement.
Finalement, il a bien réussi son travail ce thérapeute ;)

(C'est quand même évident qu'on n'est pas les plus malheureux quand même ! ;)
Merci la Vie !)