J'ai vécu hier une expérience très forte et - l'ayant bien sûr posée sur papier tout de suite après - je décide après mûre réflexion de partager ce texte ici.
Dans le cadre de ma formation en ligne Facilitatrice d'espaces sacrés , la formatrice Camille Laperle nous propose chaque mois un atelier en ligne. Après une Initiation au Tarot, une Cérémonie autour du Cacao Sacré, l'atelier cette fois-ci était un exercice de Breathwork.
Malheureusement indisponible le soir de l'atelier, je n'avais pas pu le suivre en direct.
Je cherchais depuis un moment pour le suivre en replay.
Hier après-midi, ayant enfin trouvé quelques heures seule et tranquille, physiquement en forme et mentalement disponible, je me suis lancée.
En tant que professeure de Yoga, on peut dire que je suis un minimum habituée au travail de la respiration. Je partais donc assez confiante pour cet exercice...
À mon grand étonnement, c’était une des expériences les plus intenses qui m’ait été donnée à vivre !
Dès les premiers instants je me suis dit « Wawou c’est trop difficile! je ne sais pas si je vais pouvoir ». Cette sensation m’a immédiatement replongé le jour de mon accouchement (vous savez sûrement que j’ai enfanté à la maison de manière totalement physiologique) pendant lequel je me suis répété des centaines de fois cette même phrase « Wawou c’est trop difficile! je ne sais pas si je vais pouvoir ».
Très très vite (au bout d'une dizaine de cycles respiratoires à peine), les effets physiques ont été tétanisant : mes avants bras et mes doigts étaient pleins de fourmillements et totalement crispés. J’étais incapable de les bouger. De même pour les pieds et les chevilles, et petit à petit cette même sensation dans mon diaphragme/plexus solaire. Là ça devenait presque effrayant car j’ai eu peur de ne plus pouvoir respirer.
J’ai quand même essayer de continuer et plus les minutes passaient, plus je revivais mon accouchement.
Puis un mélange de rires et de sanglots a commencé à émergé, j’étais totalement prise dans le tourbillon de cette intensité, comme en transe.
Mes images mentales passaient en boucle ce moment où mon fils (après des heures et des heures de contractions) est enfin sorti de moi. Quand son père l’a récupéré dans ses mains pour me le donner.
Je revivais cet instant, où - sûr le coup - je n’ai eu aucune émotion.
Lorsque j'ai pris mon bébé contre moi, j’étais juste abasourdie, épuisée. le cordon trop court me faisait mal. À cet instant, j’ai simplement regardé l’heure sur l’horloge et mon cerveau ne pensais qu'à la douleur dans mon bas-ventre, et au fait que rien n’était fini, puisqu’il fallait maintenant sortir le placenta.
J’étais absente, comme éteinte. Je me sentais juste vide. Physiquement et psychologiquement.
Je n’ai eu aucune explosion de joie ni d’amour. J’étais trop exténuée, trop endolorie.
Hier, j'ai vécu cette éruption de bonheur.
2 ans et 4 mois plus tard.
Ce breathwork m’a permis de sortir cette émotion immense : je sentais mon fils tout chaud et gluant collé contre ma poitrine et enfin j’ai explosé de joie, je me disais « il est sorti, il est là, il est né, on a réussi !!!!! » pour la première fois.
Dans des rires et des tonnes de larmes mélangés.
J’étais trempée de sueur.
Lorsque l'exercice a cessé, j’ai mis plusieurs minutes à pouvoir à nouveau bouger mes mains/avant-bras. Je sentais encore le fourmillement, mon corps a tremblé pendant peut être une demi-heure encore.
J’ai réussi à appelé Martin qui n’était pas très loin et je lui ai juste demandé « est ce que je peux avoir un câlin ? ». Je l’ai enlacé avec toute la tendresse d’un couple qui vient de rencontrer son premier enfant.
Je savais alors qu’il fallait que je mange tout de suite (il faut dire que j’étais à jeun d’environ 20 heures...), mais j’avais tellement froid que j’ai d’abord pris une longue douche brûlante dans laquelle j’ai laissé couler tout ce qui venait d’émerger.
Puis un bon repas chaud avec du chocolat noir en dessert ;)
