Couchée sur le sol.
Avant même de te réveiller, tes sens sont déjà tous en alerte.
Tu ouvres un œil. Tu es calme, confiante.
Tu sens l'odeur de l'humus.
Tu sens les quelques gouttes d'une pluie douce glisser sur toi.
Tu entends les bruissement des feuilles, de la forêt autour.
Tu sens ton cœur qui bat. Tes membres vifs et souples.
Tu te réveille dans le corps d'une louve.
Sauvage et libre.
Pour célébrer cette incarnation, tu te met à hurler. A hurler à la vie, hurler à la forêt, à la vie sauvage. Hurler au vent et au ciel infini.
Il n'y a plus de règles imposées, de rôles à tenir, de tâches à accomplir.
Tes chaînes sont brisées.
Tu peux être pleinement toi. Sans masque ni costume.
Tu n'as plus rien à prouver à personne.
Alors, doucement, tu te met à danser. Danser sans réfléchir, avec le vent, avec la pluie.
Et quand tu danses, chacun de tes os, chacun de tes muscles savent exactement quoi faire.
Avec la Danse, vient le Chant. Un chant qui vient du fond de ton ventre, le chant d'une vieille sagesse : le chant des louves.
Libre et sauvage, tu sais.
Tu connais les cycles de la nature, la mort après la vie, la vie après la mort. Tu connais tes propres cycles, tes automnes & tes printemps.
Tu connais le Langage, celui qui n'a pas besoin de mots. Le langage des rêves, le langage des arbres & de la lune. Le langage des enfants, le langage de l'Amour.
Tu connais les mystères de la Vie et la magie de la Création.
Ses savoirs ne sont pas dans ta tête, mais au creux de ta Yoni.
Dans ce corps animal, tu peux vagabonder, explorer, créer, sans limites.
Telle une amazone - la Femme Guerrière - rien ne peut t'arrêter, la Vie s'offre à toi : tout est possible.
Cette Femme Sauvage, elle est en toi.
Nous en portons toutes l'Archétype, c'est celui de notre Nature Instinctive.
Et même si Elle est depuis trop longtemps brimée, opprimée, enfermée, torturée, traité de folle, de dangereuse, de malsaine... Elle luttera toujours pour émerger, quoi qu'il arrive. Parce qu'Elle est notre Essence de Femme.
Dans Femme qui court avec les Loups, Clarissa Pinkola Estes écrit : "Quand les femmes entendent ces mots [La Femme Sauvage] un vieux, très vieux souvenir s'éveille. Et même si nous faisons la sourde oreille quand Elle nous appelle, dans la moelle de nos os, nous la connaissons, nous la désirons."
En hommage à mes sœurs de Cercle, qui - gracieuses et souveraines - se dépouillent mois après mois.
En hommage à ma sœur, et ce petit Être qui l'a choisie comme mère.
Et une pensée d'amour pour mi amiga, aujourd'hui même.
Et bien sûr pour ma Lili, que j'aimerais avoir toujours auprès de moi.
A toutes les Femmes qui me lisent,
Je me sens connectée à vous toutes, en ces premiers jours de Printemps.
Je vous souhaite une belle éclosion comme les fleurs au soleil.
